Thématique n°28 HIM : Les jeux, pratiques & évolutions


english translation

in English


Le projet :


Ce projet est parti en 2011, de notre recherche d’argumentation pour justifier des modifications proposées sur des fiches de jeux pour le Service Pédagogique du Château Guillaume-le-Conquérant de Falaise. Cela nous a ramené au texte de certains folio du Livre des Jeux d’Alphonse X et à leur traduction.


Sur le cas simple de l’alquerque, le texte du XIIIe siècle nous a semblé explicite sur la non obligation de prendre. Ce qui est contraire à presque toute la littérature sur ce jeu. Nous avons souhaité partager cette source et notre avis dessus avec les autres passionnés de Moyen-Age que sont les lecteurs d’Histoire et Images Médiévales. Durant ce même hiver, nous avions fait la connaissance de Brigitte Mérigot, fondatrice des Compagnons d’Alea. Sachant qu’elle travaillait sur le Livre des Jeux, nous lui avons proposé de publier ensemble. Histoire et Images Médiévales était très intéressée et nous proposa, plutôt que de publier cet article alquerque seul, de prendre notre tour dans les projets de parution de Thématiques et d’étoffer ce projet sur les autres jeux.



Thématique28_HIM

Ce fut avec plaisir. Brigitte prit en charge des parties historiques et symboliques sur différents jeux : interdiction des jeux, dés, tables, alquerque. Nous prenions en charge des parties historiques et archéologiques : jeux nordiques, alquerque et tables. Ceci se complétait d’un article de Pierre Mille sur l’archéologie des pièces d’échecs. Pour notre partie, l’objectif était de présenter une synthèse des données collectées avec une précision importante sur les matériaux et dimensions pour permettre aux passionnés et reconstituteurs de recréer ces jeux, reliée évidemment à la précision des datations et lieux. Ensuite, les choix iconographiques ont été vers des pièces moins représentées dans la littérature pour les rendre accessibles au plus grand nombre. Sur cet aspect, la revue nous a soutenu pour vous offrir des articles richement illustrés.


C’est tout naturellement que nous avons proposé à d’autres auteurs reconnus de partager ce projet.


Ce fut d’abord la proposition à Jean-Louis Cazaux de rédiger l’article sur les variantes médiévales des échecs et la rithmomachie. Car nous reconstituons depuis une dizaine d’année ces variantes échiquéennes grâce à ses ouvrages. Nous sommes ravis qu’il ait accepté. Une occasion de plus de renvoyer vers son excellent site et sa bibliographie.


Ensuite, Catherine Breyer, archéologue attachée au Service de Jeunesse Archeolo-J en Belgique et conseillère scientifique de la base de donnée jocari.be, a accepté de co-écrire avec nous l’article sur les jeux nordiques. Nous la remercions pour sa confiance et son exigence. L’objectif était multiple: chercher en réseau, partager et confronter les sources archéologiques que nous avions chacun réunies et qui se trouvaient complémentaires. Cette recherche nous a permis de vous proposer, outre une synthèse sur ces jeux « semblables et différents », une nouvelle règle du tablut qui tient compte des réexaminations récentes du texte de Linné par C. Ashton et N. Cartier. Cette règle est actuellement elle aussi différente de celles que l’on trouve dans la littérature pour ce jeu.


Puis nous savions que Mark Hall, History Officer au Perth Museum & Art Gallery, en Ecosse, et co-auteur d’un papier remarquable sur la réexamination du trésor de Lewis, n’avait pu présenter sa dernière communication aux Board Games Studies de 2011 sur les graffitis de marelles dans les églises anglaises. Nous lui avons proposé de la joindre à ce projet. Nous le remercions également pour son ouverture et sa confiance.


Enfin, sur nos avis, ceux de Brigitte Mérigot et Jean-Louis Cazaux, deux derniers papiers ont été confiés à d’autres membres des Board Games Studies :


  • l’histoire des jeux de Sáhkku et de Daldos au danois Peter Michaelsen
  • « une brève histoire des cartes à jouer » à Thierry Depaulis, historien du jeu et Chairman de l’International Playing-Card Society.

Nous remercions ces sept auteurs de nous avoir rejoint dans ce projet.


D’autres auteurs appréciés et reconnus n’ont pu être contactés, faute de place dans la maquette de la revue.


Nous remercions également :


  • Monica Tielens de Bikkel en Been en Hollande pour ses conseils sur le travail des matières dures d’origine animale, et bien sûr la qualité de son travail artisanal. C’est à elle que nous devons notre reconstitution du tablier de Gloucester et deux des trente jetons de ce même jeu. (photos p. 48)

  • Christel Franken,  diplômée des universités d’Oslo et d’Utrecht en langues celtiques et vieux norrois, passionnée de jeux nordiques et en cours de recherches sur le sujet, pour ses réponses toujours pertinentes sur les jeux nordiques et son ouverture. N’hésitez pas à parcourir son blog sur le sujet…

  • Kristin Hoefener pour son aide précieuse à la traduction de notices en allemand.

  • Aélys, frère Jehan, Dame Maël, Marie, Raphaëlle et Héloïse d’Aisling-1198 pour leur patience et leur ténacité dans la fabrication des pièces et plateaux de jeux dont quelques uns sont en photos pp. 3, 21, 22, 24, 38, 53.


  • le château de Mayenne et son directeur, Mathieu Grandet, pour la transmission des photos des jetons et plateaux de jeu de tables, pp. 5, 46, 47, 51.



La revue est disponible en kiosque de février à avril 2012.





 Erratum et précisions :

Pour des raisons indépendantes de notre volonté, les articles « Alquerque de doce » et « Archéologie du jeu de tables » n’ont pu être relus. Cela ne nous a pas permis de mettre en place les remerciements ad hoc, de vérifier les crédits ni les liens entre le texte et les images établis par la revue. Voici un erratum et quelques précisions :


Alquerque de doce :


  • p. 34, les copyright des deux photos de graffiti d’Alquerque sont des clichés © Ville de Falaise

 

  • p.36, le schéma de la Fig.3 est bien de Kurna, selon Murray et Parker, mais ce n’est pas l’alquerque, c’est le quadruple plateau d’alquerque qui correspond au zaama.

Les graffiti de Kurna d’après les photos et travaux des Dr Stadelmann et Van Mourik (Van Mourik 2007 et 2009) sont assez éloignés des relevés réalisés pour Parker qui ont été repris par Murray et Bell (Murray 1952, 19 ; Bell 1960, vol.1, 47). Outre l’incertitude de la destination ludique du tracé qui a aussi pu avoir un rôle symbolique, sa datation est revue à la période copte (300-600 ap. J.-C.). M Wim Van Mourik nous a aimablement transmis les liens (voir bibliographie) vers sa chronique dans la revue Het Damspel de 2007 et 2009 qui a servie de base  à sa communication aux BGS. (Photo du graffiti de Kurna sur le site du Koninklijke Nederlandse Dam Bond (Fédération Royale Hollandaise du jeu de Dames), pp 34-35)

 
















  • p. 36, le jeu de qirq fut d’abord toléré par Abû Hurayara au VIIe siècle, avant d’être interdit par un hadith de Abū Ḥanīfah au VIIIe siècle. Source : H.J.R. Murray, op.cit.

  • p. 36, le manuscrit de l’abbaye de Cerne de la seconde moitié du XIIIe siècle est en photo p.26, Fig.3

  • p.37, L’encadré « Le jeu de marelles vu par Jean Le Fèvre de Ressons » est situé deux pages avant son  commentaire, dernière colonne p.39.

  • p.39, « Sa thèse de l’existence d’une promotion qui ne serait pas indiquée dans la règle du folio 91 r° ni sur l’existence du jeu de Fierges est intéressante » (2)
    Cette phrase ne veut rien dire et le renvoi fait un contresens majeur sur le texte que nous avons transmis et le respect que nous avons pour le travail de Arie van der Stoep.

Voici le texte d’origine avec le renvoi placé au bon endroit, et la précision d’origine qui précise que ceci est « notre avis »:


L’alquerque est le premier jeu qui utilise la prise en sautant. Arie van der Stoep a réalisé une étude lexicographique sur les origines du jeu de dames. Sans le suivre sur l’existence d’une promotion qui ne serait pas indiquée dans la règle du folio 91r ni sur l’inexistence du jeu de Fierges(2) , je trouve son étude remarquable et très intéressante.


(2) Pour moi, la mention de la Philippide (vers 1243), « Cis n’estoit mie rois de gas / Ne rois de fierges, ne d’escas… »parle d’un jeu qui a un roi et qui n’est pas les échecs, un jeu de fierges où les fierges sont promues en roi.


Archéologie du jeu de tables :


  • p.46, il manque « deux siècles » dans : Au castrum d’Andone, tout d’abord, près d’Angoulême, un site abandonné revit pendant deux siècles aux X-XIe siècles avant d’être délaissé de nouveau pour un autre lieu mieux fortifiable et plus confortable.

  •  p.52: le jeton à rosace et 2 autres jetons de Mayenne se trouvent p.5,  avec notre légende.

  • p.53: Parallèlement, l’extrême régularité des ocelles gravées m’incite à proposer l’utilisation d’un autre outil que le compas, du type trépan comme ceux en métal retrouvés en Europe de l’Est dont le manche semble compatible avec l’utilisation d’une chignolle.

    outil ocelle - dessin Aisling-1198 d'après Mc Gregor

    trépan pour ocelles – dessin Héloïse, Aisling-1198 d’après Mc Gregor.







  • La référence au jeton polonais était : jeton polonais du HIM n°41, p62

  • p. 53: Légende de la photo : reconstitution par Aisling-1198 d’un tablier et de jetons de tables :
    • Les motifs pyrogravés reproduisent ceux du tablier de Saint Denis, qui, lui, est constitué de flèches d’os.
    • Les jetons sont choisis blancs et rouges en référence à ceux de Cologne.
    • Le jeton rouge est une reproduction du jeton du musée de Cluny figurant un chevalier sur un coq, 2ème moitié du XIIe siècle, ivoire de morse, D: 5,5 cm, Ep.: 1,2 cm
    • Le jeton blanc est une reproduction d’un original du Musée du jeu de Munich. (Aucun de ces jetons originaux ne sont rouges)
    • La disposition initiale représentée est celle du « Seis, dos e as », rédigée et représentée sur les f°75 r et 75v du Livre des jeux d’Alphonse X, 1283

  • p.54 : orth. : Plus modestement, des pièces ont été teintes en vert. Il en a été retrouvé une à Andone, deux à Curzon et une au Bernard.
  • p.54 : orth.: Il l’a ensuite écartée car un seul jeton d’Andone représente cette catégorie.

La famille du hnefatafl. Semblables et différents :


Cet article fut une façon de partager avec les autres passionnés des visuels moins connus comme ceux des plateaux d’Årby, et de Waterford; et les pions de Birka, Gunnarshaug, York et Sandnes; vis à vis desquels nous avons entamé une démarche de reconstitution. Merci à Frédéric Wittner de nous avoir permis de le faire.


p. 17

p.18

  • dernière ligne en bas : allant de 7×7 jusque 19×19 (fig. 6, 7 et p.22)

p.19

  • Des dés en bois, os (parfois de baleine), corne et ivoire de morse ont également été retrouvés à divers endroits, généralement par deux ou trois, en association avec des pions.
  • Les deux photos de pièces de jeux en verre proviennent de Birka, d’où le pluriel de « rois ». Le diamètre indiqué est celui des pièces non représentées qui accompagnaient le roi de droite. (Cette erreur est mienne.)
    • Celle en bas à gauche représente un roi et ses guerriers à décor spiralé (tombe n°523). (ratio: 1/5/14).
    • Celle à sa droite représente le roi de la tombe n°750, h: 4cm. Il a été retrouvé en association avec des pièces de verre quasi-sphériques. 8 de couleur vert sombre et 17 d’un turquoise clair, de diamètre 25-27 mm. (ratio: 1/8/17)

p. 22-23

  • Les pièces de jeu au dessus du titre proviennent d’Uppsala

Artaud


Contact : aisling – neuf.fr

(remplacer le – par @)


 

 

 

Laisser un commentaire