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Les brisures




Dans les pays où l’héraldique s’est développée au XIIème siècle soit : France, Angleterre, Écosse, Pays Bas, Allemagne et Suisse, un système a vu le jour permettant de différencier les membres d’un même clan familial tout en respectant le caractère nouvellement héréditaire des armoiries qui s’instaure fin XIIème siècle.



Ainsi, en théorie, seul l’aîné mâle d’une fratrie avait le droit de porter les armes pleines de son père ou de sa mère, dans le cas où celle-ci possédait et transmettait le fief principal, on l’appelle le chef d’armes.


Les autres enfants mâles devaient modifier leurs armoiries jusqu’à la mort de leur père ou du frère aîné, cette modification se nomme brisure.



La brisure la plus répandue, lors de cette époque charnière, est la modification des émaux, en effet, dans une société où l’on utilise de plus en plus les sceaux, cette brisure n’apparaît donc pas directement sur les documents officiels.


Courant du XIIIème siècle, une brisure est très souvent employée pour l’aîné de ceux qui brisent leurs armes ; c’est le lambel de l’héritier à 3, 5 voire 13 pendants.


Essayons de dresser une liste la plus exhaustive possible des brisures :




Les brisures sont-elles aussi héréditaires et sujettes à des surbrisures.



Les bâtards doivent très notablement briser leurs armes, dans la généalogie des capétiens, selon les travaux de Michel Pastoureau, un emploi significatif de la barre (de l’épaule droite au pied gauche pour celui qui porte les armoiries), cotice en barre et bâton péri en barre.


Ainsi Guillaume Longuespée, fils illégitime d’Henri II avec Rosamonde Clifford, adoubé par son père lui-même, recevra un blason d’azur aux lions d’or. Le couple azur/or est très nettement distinct du couple Gueules et Or des dynastes comme Richard Cœur de Lion et Jean Sans Terre, cependant, il reçoit six lions proches de ceux de son grand-père Geoffroy Plantagenêt.


« Le simple changement de cimier est parfois considéré comme une brisure. »


Voici une famille où chaque membre serait représenté avec son blason après la mort de son père.



Ce schéma intègre toutes les brisures listées ci-dessus, recherches et réalisation Blanche, Aisling-1198



Schéma de blasonnement du panneau « brisures » de l’exposition sur les blasons des seigneurs normands, Aisling-1198











Notes relatives au panneau :


1 brisure invisible sur les sceaux à la fin du XIIème siècle, il n’y a pas encore de représentation stylisée des émaux et des métaux (hachures, pointillés…).  Ce blason sur le sceau apparaîtra identique au blason porté par l’aîné des fils et donc du père


2 typique du système de brisure écossaise, selon Le grand livre de l’héraldique, Ottfried NEUBECKER, Encyclopédie Elsevier Séquoia, 1977, p97


3 la barre sera souvent utilisée en mode de brisure pour les enfants illégitimes, que nous avons ici symbolisé par des traits pointillés tout comme dans le panneau généalogie


4 en guise de brisure, on pouvait aussi supprimer la brisure employée par son père pour se distinguer dans sa fratrie. Ainsi, l’arrière-petit-fils porte les mêmes armes que son arrière-grand-père ou plus proche de lui, d’un oncle ou d’un cousin, chef des dynastes


5 Guide de l’héraldique : Histoire, analyse et lecture des blasons, Claude WENZLER, éditions Ouest-France, 2002, p76



Blanche

 




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