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Les combinaisons




Au début, les armoiries permettaient d’identifier le fervestre dans un objectif guerrier (tournoi, champ de bataille, distribution de pouvoirs et de chartes…).


La carte d’identité du fervestre s’est très vite surchargée d’informations. Les seigneurs ont voulu y faire apparaître leur filiation à telle ou telle dynastie, leurs possessions territoriales ou leur charge professionnelle…


De hauts faits d’armes comme celui de Matthieu II de Montmorency1 qui ajoutera autant d’aigles qu’il a capturé de bannières à la bataille de Bouvines, ou le mariage2 [1], sont autant de facteurs pouvant entraîner la modification d’armoiries. C’était souvent un moyen de faire valoir son ascension sociale.



Cette complexification des armoiries va engendrer la nécessité de compulser plusieurs blasons en un seul champ car deux ou plusieurs écus accolés peuvent certes tenir en tête et pied de page d’un manuscrit ou sur un rôle d’armes, en revanche sur un sceau, l’espace sigillaire est beaucoup trop restreint pour y faire figurer deux blasons accolés.


Néanmoins, il existe quelques exemples de seigneurs qui, sur leur sceau, ont utilisé les deux espaces de l’écu et de la housse du cheval pour arborer deux blasons complémentaires. Ainsi Robert III, comte de Dreux, qui porte en 1225 un échiqueté avec une bordure sur son écu et un quadrupède avec une barre sur la housse du cheval.3 [2]






Voici les sept façons de combiner deux blasons :



Les quatre premières fusionnent les blasons sans transformer la teneur de leurs armes :






Les trois suivantes sont plus difficiles de lecture :




 




 

Le parti et l’écartelé semblent être les modes de combinaison les plus usités au Moyen Âge. Après le XVème siècle, la contre-écartelure fait de plus en plus son apparition dans l’héraldique et complique considérablement le blasonnement qui devient parallèlement de plus en plus hermétique et de moins en moins utilisé sur les champs de batailles.


 

La transmission des armoiries et leur place dans le blason du descendant dépendent de leurs importances et plus précisément de l’importance du fief qu’elles représentent. Il n’y a pas de règle dictant que les armes du père se placent à droite et celle de la mère à gauche. Nous insistons en précisant que c’est le fief le plus important ou la charge la plus importante qui est mis à l’honneur, que ce soit le fief de la mère ou celui du père.


 

Parfois, c’est pour faire valoir ses prétentions sur un trône. C’est le cas d’Edouard III, roi d’Angleterre, pendant la guerre de Cent Ans, qui prend le titre de roi de France et écartèle de France et d’Angleterre en donnant préséance en 1,4 aux armes de France. Le trône d’Angleterre lui est acquis voilà pourquoi ses armes passent en rang secondaire 2,3




Blanche


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Notes:

  1. initialement, « d’or à la croix d’azur cantonnée de 4 aigles de même ». Le roi de France Philippe Auguste, reconnaissant, l’autorisera à porter ensuite  « d’or à la croix d’azur cantonnée de 16 alérions (petits aigles) de même ».

    [ [5]]

  2. Marguerite de France, seconde femme du roi d’Angleterre Edouard Ier, morte en 1378, sœur de Philippe IV le Bel, roi de France, portait en 1299, un écu « parti d’Angleterre et de France ». [ [6]]
  3. Traité d’héraldique, Michel PASTOUREAU, Grands manuels Picard, 1997, p 174 [ [7]]
  4. La situation sur un blason est toujours décrite vue du porteur de l’écu. La dextre (droite) est donc à votre senestre (gauche) [ [8]]
  5. dans le nécrologe du monastère franciscain de Sainte Anne à Munich., contrairement à l’usage, les armes d’Anne de Brunswick (… 1474) sont mises à l’honneur en étant placée à senestre, place normalement réservée aux armoiries de l’époux, en l’occurrence Albert III de Bavière. Par courtoisie, ses deux léopards sont contournés pour regarder les armes de son mari. [ [9]]
[10] [11]