Analyse ADN de parchemins

d’après « DNA of long-dead cows read from pages of Medieval books« , du Daily News, 27/07/2017 de Chris Baraniuk

En 2010, Matthew Collins de l’Université de Copenhague au Danemark eut l’idée d’appliquer l’analyse ADN à la peau animale qui compose les documents médiévaux.

« Nous avons réalisé que toutes ces vaches mortes comportaient une date en elle. » dit-il. « Nous avons alors pensé: « C’est fou, pourquoi n’exploiterions nous pas cela ? »

Collins et des chercheurs de l’Université de York, Royaume-Uni, et du Trinity College de Dublin en Irlande, se sont alors tournés vers l’Evangéliaire de York, pour voir ce que l’analyse ADN pourrait révéler. Ce manuscrit est considéré comme écrit autour de l’an mil.

Lors des analyses ADN habituelles, les généticiens extraient physiquement de la matière de vieux os d’animaux. Mais cette méthode est trop invasive pour s’appliquer à des manuscrits médiévaux.

Des rognures de gomme

L’équipe s’est alors tournée vers les conservateurs pour leur demander de l’aide. Ces derniers nettoient périodiquement les livres comme l’Evangéliaire de York avec des gommes en caoutchouc. Les rognures sont d’habitude jetées, mais Collins et ses collègues les ont récupérées précautionneusement pour voir quelles protéines et quel ADN y étaient présents.

Les protéines ont révélé que l’Evangéliaire de York était constitué essentiellement de peau de vache et de quelques peaux de mouton. […]

Peut-être plus utile pour les conservateurs, la détection d’ADN de bactéries dont Saccharopolyspora. Ce gêne crée des tâches sur les vieux manuscrits. Leur découverte permet d’alerter les conservateurs sur la possibilité d’apparition de ces tâches. […]

Il y a même de l’ADN humain sur les pages rituellement touchées ou embrassées par le Clergé.

Un enregistrement de 1000 ans

[…] Timothy Stinson, professeur à l’Université de l’état de Caroline du Nord, fait remarquer que les bibliothèques européennes comportent un enregistrement, année après année, des animaux domestiques sur une période de plus de 1000 ans.

« C’est le type de collaboration que l’on aimerait voir plus souvent entre les Humanités et la science. » indique M. A. Michael de l’Université de Glasgow. […]

L’équipe a aussi appliqué ces mêmes techniques à un autre ouvrage du Corpus Christi College de Cambridge du XIIe siècle : L’évangile de St Luc. Ils ont découvert qu’il recélait une vraie ménagerie avec ses pages faites de peau de veaux, mouton, chèvre et de deux espèces différentes de cerf.

 

 

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