Le dringuet ou point de l’échiquier

Dringuet (1383), Tringuet, Trimblet, Triques, Point de l’échiquier, le Blanc ou noir (1384, 1422)


Nombre de joueurs : 2 et plus.


Matériel :

– un échiquier ;

– 2 ou 3 dés.


But du jeu :

Lancer les dés pour qu’ils soient tous clairement sur des cases de la couleur choisie.


Règles :

Les joueurs conviennent d’une mise qui sera empochée par le premier qui réussira à lancer les dés sur des cases de sa couleur.

Celui qui commence est tiré au sort, à la courte-paille par exemple, car il est avantagé. Il définit sa couleur gagnante : cases noires, ou cases blanches.

Il lance tous les dés sur l’échiquier.

– si un des dés mord sur une limite entre deux cases, on dit que le dé « boit », le coup est annulé.

– si les trois dés sont clairement sur 3 cases de la couleur choisie, le lanceur empoche les mises.

– sinon, c’est au joueur suivant de lancer.


Sources :

– XIIe s., un chapiteau de Winchester présente un joueur tenant les dés dans sa main droite (au moins deux) et l’échiquier sous son bras gauche, (Davy 2012).

– 1205-1215, vitrail du retour du fils prodigue, Cathédrale de Chartres. On voit clairement trois dés dans la main, aucune pièces d’échecs prêtes à être avancées, un échiquier vide, et le joueur de droite en mauvaise posture dans un jeu de mise, il a déjà perdu sa tunique. Verrière basse du transept de la cathédrale Notre-Dame (Jonquay & Müllers 2016:276), (Voir sur le site de la cathédrale de Chartres, Voir dans Jocari.be).

– 1383, lettre de rémission de l’île d’Oléron, « …a un certain jeu appelle dringuet. » c’est la première mention de ce jeu pour l’instant (Mehl 1990:95).

On y joue aussi en Normandie (1383), dans le Maine (1383), dans le Vermandois (1396), le bailliage de Sens (1399), à Noisy-le-Grand (1406), dans le bailliage de Chartres (1410) …

– Eustache Deschamps (1340-1405), La Farce de maître Trubert et d’Antrongnart décrit le jeu à plusieurs reprises (Mehl 1990:95).

– 1422, un ban échevinal lillois évoque plusieurs jeux de dés, au sujet de la proscription de

«… quelconque jeu de deis, a ferir en XXX, as pers ou non, a Vines, Vnes, a ternes, a IlIInes, a doublez deux, a ambezas, au brelenc, au parquet, au noir et blanc, a touppet, a handhutte, ne a autres jeux de deis ou de f relins […] si ce n’est aux taules ou as eschies sur LXs ». (Chandevau 2002:66)

 

Artaud

contact : aisling – neuf.fr 

(remplacer le – par @)

Bibliographie :

Sources éditées :

Eustache Deschamps, La farce de maître Trubert et d’Antrongnart, dans  Œuvres complètes, publiées d’après le manuscrit de la Bibliothèque nationale par Gaston Raynaud, Paris, Firmin Didot pour la Société des anciens textes français, 1878-1903, t.7, p. 155-174. (Voir sur Internet archives)

Etudes :

CHANDEVAU Frédéric, 2002, La motte castrale de Boves (Somme). Tabletterie et petits artefacts (Xe-XVIe siècles), Revue archéologique de Picardie, n°1-2, p.25-71 (Consultable sur Persée)

DAVY Christian, 2012, L’image de jeu, miroir et mémoire de la société médiévale, Conférence présentée en oct. 2012 au Château de Mayenne.

JONQUAY Sylvestre, MÜLLERS Fabian, 2016, Les jeux au Moyen Age, 2e édition, Auvilliers en Gâtinais, Editions La Muse, pp. 277-278.

MEHL Jean-Michel, 1990, Les jeux au royaume de France du XIIIe au début du XVIe siècle, Fayard, pp 95-96.

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