Sécurité

Le document sur la sécurité dans la pratique des AMHE de la FFAMHE est très bien fait. (Ici) Nous en reproduisons de larges extraits  :

Rédacteur : Commission Sécurité de la FFAMHE.

 

Principes généraux de responsabilité
Les pratiquants d’AMHE s’arment, s’équipent, s’habillent et combattent sous leur propre responsabilité et à leurs risques et périls.

 

Les mesures de sécurité proposées par la FFAMHE ne sont destinées qu’à renforcer la sécurité des pratiquants d’AMHE sans pouvoir la garantir et ne peuvent, en conséquence, quelle que soit la manière dont elles sont appliquées, entraîner la responsabilité ni de la FFAMHE, ni des organisateurs de stages d’AMHE, ni des personnes chargées de leur réalisation, ni des auteurs d’un éventuel accident.

 

En toutes circonstances, il appartient à chacun de rester maître de soi et de son matériel. Il revient également à chacun de veiller à sa propre sécurité, mais également à celle des autres, en s’assurant d’adopter un matériel adéquat et un comportement adapté à la pratique des AMHE.

 

Les techniques développées et les outils mis en oeuvre dans les AMHE demeurent dangereux en toutes circonstances s’ils ne sont pas employés correctement.

 

Les AMHE s’inscrivent dans une démarche de recherche et d’expérimentation du geste martial, mais restent une simulation de ce geste. Par conséquent, l’usage d’armes réelles, en dehors de séances strictement encadrées s’inscrivant dans une démarche d’expérimentation sur des cibles inertes non-vivantes, est à proscrire.

 

Les assauts se pratiquent sans intention de porter véritablement atteinte à la personne. Toute violence excessive ou délibérée doit être proscrite.

 

Mesures d’ordre général
Un échauffement en début de séance est hautement recommandé. Cet échauffement doit permettre de préparer le corps à un effort physique soutenu. Selon les simulateurs employés, il est prudent d’insister sur les parties du corps qui seront sollicitées par la suite (ex : insister sur l’échauffement des poignets pour la pratique de l’épée à une main).

 

S’agissant de la pratique d’un art martial, le port d’une tenue de sport est tout indiqué (pantalon de jogging/short, T-shirt, chaussures de sport, absence de bijoux, etc.).

 

Entretien des simulateurs et des équipements de protection couramment en usage
Les simulateurs d’armes utilisés dans les AMHE sont de plusieurs types et se distinguent principalement selon leur matière.

 

Les simulateurs « Synthétiques » regroupent un ensemble de simulateurs plus ou moins rigides, fabriqués dans une matière synthétique. Les quillons et pommeaux peuvent également être dans cette même matière, ou en métal. Ils sont en général amovibles et interchangeables. L’utilisateur du simulateur doit veiller à ce que l’intégralité du plat et du bord de la lame ne soit pas écorchée, et bien lisse ou très légèrement rugueuse afin d’éviter toute blessure.

 

Les simulateurs « acier » regroupent les simulateurs dont la lame, les quillons et le pommeau sont en acier. Il existe des lames dites rigides, et des lames souples (federschwert ou paratschwert). De ces deux sous-types, les simulateurs à lame souple sont davantage recommandés dans le cadre de jeux libres. La pointe des simulateurs doit être rabattue ou suffisamment arrondie. Il est recommandé de couvrir la pointe avec une mouche en cuir épais ou en plastique fixée à l’aide de ruban adhésif épais. L’utilisateur doit veiller à ce que le bord des lames ne soit pas ébréché afin d’éviter les blessures, et que la lame ne soit pas rouillée. Dans le cas des simulateurs à lame souple, celle-ci ne doit pas avoir de flèche (courbure de la lame) excessive au repos.

 

Les simulateurs « bois » regroupent les simulateurs fabriqués en bois, que ça soit du contreplaqué épais ou du bois massif. Cela concerne essentiellement les armes d’hast ou les simulateurs pour les AMHE en armure (armizzare ou harnischfechten). L’utilisateur du simulateur doit veiller à ce que l’intégralité du plat et du bord de la lame soit exempte d’échardes et de fissures, et qu’elle soit bien lisse ou très légèrement rugueuse afin d’éviter toute blessure. Ces simulateurs s’utilisent avec les recommandations pour les simulateurs en acier.

 

Les accessoires sont de plusieurs types et peuvent s’adjoindre à la pratique avec simulateurs, ils sont généralement utilisés avec la main gauche (ex : bocle, dague main gauche, bouclier, baïonnette….). Il n’est pas possible d’en faire une liste exhaustive. De ce fait, l’utilisateur doit veiller à l’intégrité de l’accessoire qu’il utilise et vérifier qu’il ne présente aucune dangerosité lorsqu’utilisé en appliquant les recommandations pour les simulateurs acier et bois.

 

Les protections individuelles
Le masque peut être un masque d’escrime, de canne ou d’AMHE. Il est recommandé de posséder un masque normé CEN2 ii pourvu d’une bavette matelassée. Il est fortement recommandé que les côtés et l’arrière du masque soient protégés par un matelassage ou du cuir. Il existe des masques conçus spécifiquement pour les AMHE, incluant les protections latérales et occipitales. Le masque est la seule protection viable et recommandée pour garantir la tête et le visage lors de la pratique des AMHE. […] Il doit être porté en toutes circonstances lors de la pratique des AMHE. Il est essentiel que le masque ne soit pas endommagé, bosselé, fendu ou rouilléii.

 

Le bustier pour les femmes doit être rigide et protéger l’intégralité de la poitrine. Les bustiers d’escrime, de boxe ou d’Arts Martiaux peuvent être utilisés. L’utilisatrice doit veiller au bon état du bustier et des sangles servant à l’attacher. Le port de bustier en plastique rigide pour les hommes peut être nécessaire dans certaines pratiques.

 

La coquille pour les hommes doit être rigide. Elle doit être aux normes des coquilles en usage dans les arts martiaux. L’utilisateur doit veiller au bon état de sa coquille et des sangles servant à l’attacher.

 

La veste d’AMHE. Il existe un large choix de veste spécifiquement conçues pour la pratique des AMHE. En fonction du modèle choisi et de la pratique, le port de protections rigides pour arts martiaux peut se révéler nécessaire. En revanche, étant donné leur extrême hétérogénéité et leur fiabilité variable, les « gambisons » ou autres vêtements matelassés usités en reconstitution/évocation historique ne sont pas recommandés pour une pratique sécurisée […] .

 

Le pantalon d’AMHE. Les pantalons conçus pour la pratique des AMHE sont des protections plus ou moins rembourrées, et dans un tissu résistant. La plupart cependant ne descendent pas au-dessous du genou, et il est préférable de les compléter par des protections rigides du tibia et du genou.

 

Les gants sont de deux types : les gants « simples » et les gants « renforcés ». Les gants simples sont conçus pour la mobilité, et ne sont que légèrement matelassés. Les gants renforcés sont des gants épais, plus ou moins rigides, offrant une meilleure protection. Il existe des gants conçus spécifiquement pour les AMHE des deux catégories. L’utilisateur doit veiller au bon état général de ses gants et veiller à ce qu’ils ne soient pas percés ou décousus.

 

Le gorgerin doit protéger l’intégralité de la gorge et le bord des épaules. Il doit être rigide et matelassé. Il en existe également des conçus pour les AMHE. L’utilisateur doit veiller au bon état de son gorgerin et des sangles servant à le maintenir. Certaines vestes sont déjà pourvues d’une protection remplaçant le gorgerin.

 

Les protections rigides sont des protections en usage dans divers sports (pour les tibias, les genoux, les coudes, le buste…). Il est préférable d’utiliser des protections rigides aux normes pour les arts martiaux. Il existe des protections rigides conçues spécifiquement pour les AMHE. L’utilisateur doit veiller au bon état de ses protections rigides et des sangles servant à les maintenir. Certaines vestes sont déjà pourvues de protections rigides.

 

Les contextes de pratique
Au sein des pratiques d’AMHE, il existe différents types d’exercices ne présentant pas les mêmes risques et par conséquent ne nécessitant pas les mêmes protections. Afin de s’entendre sur ces types d’exercices, il convient de les définir. Nous définissons la classification suivante sur la base de critères liés à l’intensité et l’aléatoire de l’exercice. Il vous appartient de déterminer grâce aux critères à quelle classe votre exercice correspond, et d’appliquer les recommandations correspondantes.

 

Glossaire descriptif:

 

Un coup ralenti ou à vitesse moyenne est un coup prévu pour être analysable et parée par celui à qui il est destiné. Il doit prendre au minimum une seconde pour une action de type oberhau ou fendente. A l’inverse, un coup libre est un coup dont la vitesse n’est pas limitée.

 

Un coup porté est un coup dont le simulateur entre en contact avec le partenaire ou adversaire dans l’éventualité où le coup n’est pas paré. Un coup non-porté ou retenu est un coup dont l’auteur décide de ne pas mener jusqu’au contact.

 

Un coup posé est un coup porté sur lequel l’auteur ne force pas une fois le contact entre simulateur et cible (partenaire/adversaire ou simulateur adverse). Son inverse est le coup appuyé. A titre indicatif, un coup posé sur un rembourrage ne s’enfonce pas dans le rembourrage, un coup appuyé en revanche s’enfonce. De même, lorsque l’on peut déplacer le simulateur ou une partie du corps adverse avec son simulateur, c’est que le coup est appuyé.
A noter qu’une distinction est faite entre coup ralenti/libre et posé/appuyé. En effet, un coup peut être lent et appuyé, comme il peut être libre et posé.

 

Exercice technique lent:
Par ce terme, nous entendons la pratique répétée d’une unique technique que ce soit seul, ou en binôme. Les partenaires travaillent alors en totale coopération dans la réalisation des techniques, au ralenti. Les coups sont retenus. La réalisation des techniques et la perception (sentiment du fer) peut nécessiter l’usage de force, auquel cas cet usage doit se limiter au strict nécessaire.

 

Exercice avec Opposition lent
Il s’agit d’exercices ou une ou plusieurs alternatives sont laissées aux pratiquants dans l’exercice. L’exercice devient alors semi-coopératif. L’un des partenaires augmente la difficulté dans le but de faire progresser l’autre, au ralenti. Les coups sont retenus. L’usage de la force doit se limiter au nécessaire pour la réalisation des techniques et la perception.

 

L’introduction d’un aléa augmente la dangerosité de l’exercice puisqu’il n’est plus possible de prévoir exactement la réaction du partenaire.

 

Exercice en vitesse
Il comprend les types d’exercices ci-dessus, réalisés à vitesse libre. Les coups peuvent être portés mais posés.

 

Jeux libres
Par ce terme, nous désignons les cas d’assauts où chacun des pratiquants est libre de ses mouvements et tente de vaincre son adversaire. L’objectif est d’intégrer les exercices travaillés préalablement dans un cadre non coopératif. En aucun cas, le jeu libre ne doit devenir synonyme de « défouloir », les partenaires demeurent réciproquement responsables de leur sécurité. Il se pratique à vitesse libre et les coups sont portés et appuyés.

 

Compétition
Il s’agit de jeux libres comportant un enjeu. Les adversaires sont libres de leurs mouvements et tentent de vaincre leurs adversaires. La vitesse est libre et les coups sont portés et appuyés. La présence d’un enjeu et par extension d’un esprit compétitif et d’un stress parmi les adversaires fait que des mesures supplémentaires doivent être pris afin de compenser les risques supplémentaires encourus par rapport aux simples jeux libres.

 

Les protections doivent être adaptées à l’exercice pratiqué ainsi qu’au simulateur employé.
À titre indicatif, voici des recommandations dans le cadre de la pratique de certaines armes. Il s’agit évidemment de recommandations minimales, les pratiquants étant libres de se couvrir davantage. L’idée suivie est d’adapter les protections au risque de prendre des coups et la violence des coups. Les protections ajoutées à chaque cran d’intensité sont indiqués en rouge. Certains simulateurs peuvent être reclassés en fonction de leur matière par rapport aux recommandations générales. La classification des exercices varie en fonction du type de simulateur utilisé (d’un tableau à un autre).

 

Cas particulier de la compétition :
En raison de l’absence d’équipement de protection suffisamment efficaces, il est demandé aux organisateurs de compétitions et aux rédacteurs des règlements de retirer les pieds, les mains et l’entre jambe des cibles valides pour marquer des points.

 

Précision sur les « renforts » :
Le terme de « renfort » présent dans les tableaux ci-dessous renvoie aux protections en plastiques rigides mentionnés ci-dessus. Lorsque le terme « renforts » apparait dans une case d’un tableau ci-dessus, cela signifie que l’usage de certaines protections rigides apparait indispensable à la fédération. Une liste de protections optionnelles en complément pourra être utilisée, à la discrétion des pratiquants. Toutefois, cette liste optionnelle pourra être rendue obligatoire pour une compétition, à la demande de la commission compétition ou de la commission sécurité. Les deux listes sont identiques quelle que soit la discipline pratiquée, à partir du moment où le terme « renfort » apparait.

 

Sont indispensables les protections des coudes, des genoux, des tibias.
Sont conseillés les protections du buste, des avants et arrières bras, des épaules et des cuisses.

 

Conclusion
Les protections ainsi que les simulateurs participent grandement à la sécurité de chacun. Cependant, il est recommandé avant tout de faire appel à son bon sens. En cas de litige, c’est aux instructeurs d’apprécier si l’équipement d’un pratiquant est ou non adapté à l’exercice.
La sécurité de tous dépend de la participation chacun. Ainsi, lors d’une séance, il revient à chacun des pratiquants de signaler les facteurs de risques tels que des lacets défaits, la bavette du masque relevée, la veste ouverte pendant l’assaut, la fatigue, etc.
Il est également recommandé de disposer d’une trousse de premiers soins dans la salle ou le lieu d’entraînement.

 

Fournisseurs :

 

Faits d’armes (France)

 

Black armoury (France)

 

SPES (en Pologne)

 

Groupe facebook de vente de matériel d’occasion. Occaz’AMHE

 

Laisser un commentaire